Les nouveaux médicaments anti-obésité, miracle ou arnaque?

medicaments anti obesite - dossier diététique - votre dieteticienne - valerie coureau

Origine du médicament

Des nouveaux types de médicaments pour le traitement des diabétiques de type 2 sont apparus depuis plusieurs années, avec une première approbation aux Etats-Unis en 2017. Le diabète de type 2 est une maladie métabolique touchant la glycorégulation, non insulinodépendant (DNID), à opposer au diabète de type 1, une maladie auto-immune irréversible.

Ils traitent le diabète grâce à leur effet identique (on parle d'effet agoniste) au GLP-1, une hormone peptidique qui stimule la sécrétion d'insuline en réponse à la nourriture, ce qui aide à abaisser la glycémie.

A partir de 2021, ces médicaments ont été dérivés en médicaments anti-obésité, portant des noms variés en fonction du laboratoire qui les fabriquent:

  • Wegovy / sémaglutide (laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk)
  • Zepbound / tirzépatide (laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly)
  • Saxenda / liraglutide (laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk)

La France vient d'autoriser ces médicaments depuis juin 2025 pour le traitement de l'obésité.

Comment ça marche?

Ces médicaments anti-obésité fonctionnent tous de la même manière, en simulant l'apport de l'hormone GLP-1. Ils:

  • Ralentissent la digestion
  • Diminuent la glycémie
  • Augmentent la sécrétion d’insuline en cas d'hyperglycémie
  • Augmentent la sensation de satiété donc réduit l’appétit
  • Suppriment la production de glucagon. Le Glucagon est une hormone produite par le pancréas dont la fonction est d'augmenter la glycémie, c'est-à-dire le taux de sucre dans le sang
  • Leur prise se réalise une fois par semaine, à l'aide d'un stylo injecteur, qui se conserve au réfrigérateur.

Quels sont les effets secondaires?

Ce n'est pas un médicament anodin, parmi les principaux effets, on trouve:

  • Nausées, vomissements
  • Diarrhée, constipation, douleurs abdominales
  • Déshydratation (perte d’eau), fatigue, vertiges, altération du goût, problèmes oculaires
  • Cancer de la thyroïde, pancréatite, paralysie de l’estomac…

C'est pourquoi il ne s'agit pas de le prendre à la légère.

Comment se le faire prescrire?

Auparavant prescrit exclusivement par les endocrinologues, les médecins généralistes peuvent le prescrire désormais depuis le 5 juin 2025.

Il est à la charge du patient soit environ 75 à 100 euros par mois, selon la posologie et la pharmacie. Suite aux nombreuses dérives, le médicament n’est plus disponible sans ordonnance. Il faut obtenir l’accord et la prescription d’un professionnel de santé.

Les conditions de prescription sont drastiques et essentielles:

  • Avoir un IMC (Indice de Masse Corporelle) ≥ 30 ou de surcharge pondérale (IMC égal ou supérieur à 27 kg/m) associée à un facteur de comorbidité (stéatose hépatique, prédiabète ou diabète de type 2, hypertension artérielle (HTA), syndrome d’apnée obstructive du sommeil et taux de cholestérol trop élevé (dyslipidémie))
  • Avoir essayé des régimes sérieux non efficaces
  • Avoir une activité physique régulière

Autres problèmes générés par ces médicaments

Diverses études ont démontré que les patients en surpoids prenant cet analogue de GLP-1 perdent de 10 à 15% de leur poids. Souvent, cette perte de poids se stabilise au bout d’un an et l’arrêt du médicament provoque une reprise de poids.

La fabrication et l'approvisionnement de ces médicaments anti-obésité induit une pression sur les médicaments anti-diabétique et des ruptures de stock pour les diabétiques.

Conclusion

  • Ces médicaments ne sont pas miraculeux et peuvent être dangereux s'ils sont pris sans un cadre non-médical.
  • Ils ne traitent pas les causes profondes du surpoids (déséquilibres alimentaires, habitudes sédentaires ou troubles émotionnels liés à l’alimentation), et induisent la pluspart du temps une reprise de poids dès l’arrêt des prises.
  • Ils entrainent une perte de poids trop rapide - perte de muscle et d’eau mais pas de masse grasse - si le traitement n'est pas accompagné par une activité physique et un suivi alimentaire précis et sérieux par un professionnel.
  • Leur prise est utile avant ou après une chirurgie bariatrique.

La solution

Un régime sérieux prodigué par un diététicien-nutritioniste sera capable de simuler les mêmes signaux hormonaux que les traitements médicaux anti-obésité et vous apportera des résultats souvent supérieurs, basés sur deux piliers

  • Une combinaison de fibres, de protéines et de glucides bien choisis
  • Un rééquilibrage alimentaire associé ou non à une activité physique régulière

Dans le cas où vous souhaiteriez néanmoins essayer ce type de traitement, je ne saurais trop vous conseiller de vous faire suivre par un diététicien-nutritioniste, qui pourra également vous accompagner dans la démarche, constituer un dossier pour être présenté auprès du médecin prescripteur, et vous suivre avant, tout au long et après l'arrêt du traitement.